J'annonce, je suis loin d'être une surfeuse pro. Contrairement à certaines personnes, je ne m'y suis pas mise à 5 ans, non, j'ai attendu 20 ans de plus.

J'ai toujours adoré voyager, partir avec mon sac à dos à l'aventure, faire du stop avec les copains pour nous diriger vers l’inattendu.

C'est un mec qui m'a fait découvrir le surf (oui ça peut paraître un peu cliché, « elle fait du surf pour impressionner son copain »), je me suis rendu compte très rapidement que les surfs trips, dormir dans la voiture, ouvrir la tente sur la plage à 8h du mat, c'était juste magique.Au début j'ai fait comme beaucoup de filles qui ont des mecs surfeurs. Attendre sur la plage. Encore, 2h au mois de juin pourquoi pas, mais en mars c'est autre chose.. Et puis j'ai commencé vraiment à m'y intéresser, parce que de notre plage, on trouve ça quand même vachement beau. (et pour être honnête, après avoir fait l'aller et retour de la plage, lu un peu, bronzer sur ma serviette, et ba je me fais vite chier).

Regarder les compets de surf ne m'a jamais rebuté, même si au début je comprenais que dalle. Alors j'ai posé des questions, des tas. J'ai commencé à réussir à comprendre les discussions de soirées (hallelujah), et j'ai vraiment pris goût à regarder ce sport.J'ai loué une mini malibu un week-end, pour essayer. J'ai cru que j'allais mourir. J'avais développé un magnifique hématome sur ma hanche droite à force de tenir ma planche sur le côté dans l'eau, et j'avais cette magnifique impression que quelqu'un m'avait arraché les deux bras. Sinon j'ai adoré.Alors pour mon anniversaire, mon mec m'a offert la panoplie tribord de la future surfeuse. Une planche en mousse et une combinaison 4/3. Parfait pour moi, je suis d'avis que l'on n'est pas obligé d'avoir la meilleure (chère) combi, ni la plus belle (chère) planche pour débuter. (mon copain vient de lire cette phrase et il ajoute « en même temps t'aurai eu la plus belle planche et la meilleure combi tu dirais pas ça »... hmm peut être pour la combi..)La planche en mousse c'est une merveille. Légère, stable, et en plus on fera ni mal à un enfant, ni à soit même (enfin toujours beaucoup moins qu'une malibu ou une bic). Bon bien sur je me la suis prise plusieurs fois dans la figure. En plus, elle part sur toutes les vagues, pour commencer à surfer c'est vraiment parfait.Alors comme tous le monde et je me suis pris des taules, des belles boites, et j'ai bu beaucoup d'eau de mer. Et comme tous le monde j'en prend toujours.

suivez le leash ... 

Le premier mois a été catastrophique, mais si vous vous trouvez une alcoolique (ou acolyte comme vous préférez) qui veut débuter comme vous, on se marre bien. Tu vas au bord de l'eau et tu t’entraînes encore et encore sur les mousses, à côté des enfants (ba oui et alors?), tu regrettes ta jeunesse et tu te demandes vraiment pourquoi tu as abandonné le sport. Tu comprends vraiment l'expression « pas de bras, pas de chocolat ». Non tu n'es pas sexy, ton mec se rend compte que tu peux vraiment avoir un caractère de merde, et personnellement l'eau de mer ça me fait sortir des vieux rots bien gras. Tes cheveux partent dans tous les sens, tu ressembles à « cousin machin » après chaque vagues, et sur ta planche tu ressembles plus à un phoque qu'à une sirène. Sans parler du bronzage (ou plutôt communément appelé, coup de soleil homard) démarcations cou, mains et pieds. Et oui, sexy nature chérie. Rien à voir avec l'image de la surfeuse mannequin bimbo, bronzage parfait.

Mais dès que tu arrives enfin à lever ton cul, tadaaaa ! Tout est oublié, t'as enfin réussi, t'as eu ton bac, bravo bravo ! Tu commences limite à être fière de ton bronzage et de tes cheveux cramés/secs. Et là, tu vois les choses en grand. Tu veux progresser toujours plus vite. Du coup tu décides qu'il est temps d'aller prendre encore plus cher.

Maintenant faut passer « la barre » (ou enfer). 

Bon généralement tu y arrives une ou deux fois pendant ta session, le reste du temps, tu te débats. Quand on a des planches pour débuter, on ne peut pas forcement faire de canard, c'est à dire plonger sous la vague avec sa planche. Après on peut toujours se retourner en tenant sa planche fermement. 

Personnellement j’attends. Je prend la série dans la face, en essayant évidemment de retenir ma planche le plus possible (on n'est pas tout seul, donc évitons que quelqu'un ne se la prenne). Une fois la série passée, tu montes sur ta planche et tu rames le plus vite possible en espérant que tu ai le temps de passer. A ce moment là je parle toute seule, et ça donne « Aller rame ! Bouge ton boule ! » ou encore « je vais me la prendre dans la gueule ! », beaucoup de fois oui, parfois non. Généralement tu es complètement essoufflé arrivé au pic, et tu t'écroules sur ta planche pour calmer tout ça. Tu regrettes amèrement d'avoir trop abusé de la clope à une époque (ou encore) parce que le sprint que tu viens de te taper t'a totalement épuisé. 

Règle numéro un en cas d’échec. Ne pleurez pas. (Même si parfois j'en ai vraiment eu envie). A force de faire la machine à laver et d'avoir juste le temps de reprendre son souffle, les nerfs et la frustration de ne pas y arriver, on a envie de baisser les bras. Contourner la barre c'est beaucoup plus facile, alors je sors de l'eau et j'y retourne à un endroit plus adéquat, et surtout je ne me décourage jamais.(enfin je me remotive). 

T’en veux, alors fonce baby !